Le roman-photo à travers le monde : 10 anecdotes pour (re)découvrir le roman-photo

Cette page propose un tour d’horizon de la pratique du roman-photo à travers le monde. Le caractère très lacunaire des informations sur le domaine peut rendre la recherche difficile. Si l’article contient des erreurs ou des manques n’hésitez pas à les signaler, ainsi il pourra être amender.

Une idée communément admise sur le roman-photo est qu’il n’a jamais dépassé son ancrage latin (roman-photo un genre latin).  

Son succès en Italie, en France, en Espagne et en Amérique latine ne ferait que valider cet état de fait. Cette idée voisine souvent une autre affirmation : les pays anglo-saxons sont restés en dehors de toutes pratiques du roman-photo. Ainsi à la page 114 du livre issu de l’exposition sur le roman-photo du MUCEM de 2018 peut-on lire :  

“Les pays anglo-saxons sont restés à l’écart de cette déferlante. Ainsi, aux états unis, on ne retrouve pas trace de roman-photo à l’exception de ceux imaginés par le dessinateur Crumb qui lui ont été inspirés par les foisonnantes publications mexicaines. Le roman-photo est donc bien un phénomène à rattacher à la culture catholique, le protestantisme s’étant toujours montré rétif à l’utilisation de récits en images.” 

La lecture de ces quelques lignes pose énormément de questions. S’il y a une rétivité des récits en image dans la culture anglo-saxonne, alors comment penser le succès international des bandes dessinées ? N’y a-t-il eu qu’une seule occurrence du roman-photo aux États-Unis ? Qu’en est-il de l’Angleterre, de l’Afrique du Sud ou de l’Allemagne ? Par-delà cette “dualité” protestante/catholique que s’est-il passé dans les pays salves, asiatiques ou arabes ?  

Pour tenter d’esquisser une réponse à ces questionnements, il a fallu partir d’une base d’information accessible et commune dans de nombreux pays : l’encyclopédie en ligne Wikipédia. La démarche fut simple : lire les pages dédiées au roman-photo dans les 19 langues présentes sur la plateforme et ensuite approfondir les différents articles dans la mesure du temps, des possibles, des sources et des connaissances d’Internet. 

Cette démarche a la qualité de permettre de découvrir rapidement les conceptions primaires et/ou primordiales du roman-photo. Cependant, elle est tout aussi enthousiasmante que limitée. En effet, une langue n’est pas un pays, et un pays n’est pas une langue. Ainsi la page en espagnole ne montre pas la disparité des pratiques qu’il y a pu y avoir dans les différents pays d’Amérique Latine. De même, la présence d’article en galicien, en catalan ou en basque met en lumière le fait que dans un même pays, des créations en plusieurs langues ont pu voir le jour. En outre, entre différentes pages, certains articles semblent être traduits tels quels sans plus de recherches, ne donnant pas forcément d’aspect précis sur la pratique dans le pays ou dans ladite langue.  

De plus, la recherche est entravée par le fait qu’une même dénomination est utilisée dans différentes langues. On retrouve le terme “fotonovela” en indonésien, en galicien, en portugais et en espagnole. Sans oublier que la compréhension des pages est très dépendante de la qualité des traductions.  

Cependant, ces lectures ont permis de découvrir l’existence de romans-photos en 22 langues : 

Afrikaans, allemand, anglais, arabe, basque, catalan, espagnole, français, galicien, grecque, hébreu, indonésien, japonais, lituanien, néerlandais, polonais, portugais, russe, suédois, tchèque, turc, ukrainien, vietnamien. 

Les pages visitées sur Wikipédia sont les suivantes :  

Allemand, anglais, basque, catalan, espagnole, galicien, français, hébreu, indonésien, lituanien, néerlandais, polonais, portugais, russe, suédois, tchèque, turc, ukrainien, vietnamien. 

Tout en gardant en tête les limites de ce travail, il a tout de même été possible de découvrir de nombreuses initiatives permettant de proposer une nouvelle vision du roman-photo. 

2 – Roman-photo : c’est qui qu’a commencé ?

L’idée communément admise est que le roman-photo nait en Italie au sortir de la seconde guerre mondiale. Si on peut penser que l’essor et la reconnaissance (a minima publique) commence à cette date, de rapides lectures mettent en avant l’existence d’œuvres séquentielles utilisant la photographie bien avant cette date. 

Les russes ? 

Ce sont les russes qui ont commencé, si on en croit l’article : Quelques mots pour la défense du roman-photo que l’on trouve sur le site Internet de Territoire L (journal mensuel en ligne de la Bibliothèque d’État russe destinée aux jeunes).  

“Vous serez peut-être surpris, mais les romans-photos dans notre pays ont près d’un siècle d’histoire. Les premières histoires photographiques soviétiques, réalisées sous la forme d’une séquence d’intrigues d’images interdépendantes, ont été publiées dès les années 1920.” 

L’article Wikipédia français associe la paternité du domaine à la Russie également par le biais du constructivisme russe. 

Sans plus d’exemple ni de précision, il est tout de même difficile d’accepter ainsi cette affirmation. Jusqu’à présent, aucune recherche n’a permis de retrouver trace de ces créations. 

Un coup des ricains ? 

Sur Wikipédia toujours, certaines pages (anglaise, lituanienne, hébraïque) proposent une origine alternative à l’origine italienne et font naître le roman-photo en 1927 dans le New York Daily News. À cette époque, les stars des Ziegfeld Follies présentaient dans les pages du journal des blagues (sans doute issues de leurs spectacles) à l’aide de photos et de bulles. 

Il n’est pas absurde de penser que le journal se soit essayé très tôt à quelques expérimentations photographiques car, de 1920 à 1991, son slogan était « New York’s Picture Newspaper » mettant l’accent sur l’importance de la photographie. Différemment de son cobelligérant russe, il est possible de trouver une maigre trace de ces prémices états-uniennes

Ces créations reposent sur la structure en trois cases des comics strips américains. Cependant, en dehors de cet extrait il n’a pas été possible de trouver plus d’information. Combien de temps ces strips ont-ils été publiés ? Que pensaient les acteurs, les lecteurs et lectrices de ces tentatives ? difficile de le savoir. 

Et d’ailleurs, que penser de cette publicité pour les laxatifs Fletcher datant de 1942 ? Cette réclame qui devance de quatre ans les premières  créations  italiennes,  propose bien la structure texte/photographie qui définit le roman-photo. 

Et si, finalement, c’était la France ? 

Certains s’autorisent à penser que le premier roman-photo daterait de la fin du XIXesiècle et serait français. En effet, en 1886, le photographe Nadar, accompagné de son fils (Paul Tournachon, dit Paul Nadar), mène un entretien avec Michel-Eugène Chevreul (chimiste connu notamment pour son travail sur la perception de la couleur). Cet entretien, présenté dans Le journal illustré, revêt la forme d’une suite de photographies accompagnées de la retranscription du dialogue tenu entre l’artiste et le scientifique. 

Nous ne trouvons cependant pas de trace d’autre entretien photographique et l’essai semble s’être arrêté là. 

Les États-Unis ? Encore ? 

Il est aussi concevable, comme l’écrit Sean Kleefeld de penser que les origines du roman-photo se trouve dans les expérimentations chronophotographiques d’Eadweard Muybridge. La série Cheval au galop, qui étudie le mouvement des pattes de chevaux lors de leur course, date de 1878. Si le texte n’est pas présent, il y a bien concaténation d’image générant un court récit. 

À l’aune de ces quelques recherches et du fait des maigres archives dont dispose le domaine, il est difficile de savoir et quand a été créé le « primo roman-photo ». Cependant, ces multiples “naissances” tendent à envisager le roman-photo comme un phénomène mondial dont les qualités ont été éprouvées dans différents lieux et à différents moments. Ainsi, encore aujourd’hui des auteurs et des autrices s’attèlent à la discipline isolément en pensant créer un médium parfaitement original.  

3 - L'art de nommer

Dans beaucoup de langues, plusieurs termes sont associés au roman-photo. Ce qui peut, il faut l’avouer, compliquer les recherches. Cependant, on peut voir dans le nommage du roman-photo quelques incontournables. On retrouve toujours la juxtaposition de deux idées. Le roman-photo est soit : 

  • L’association de la littérature et de la photographie,  
  • L’association de la bande dessinée et de la photographie.

Il est à noter qu’en suédois, c’est la notion de série de photos qui est mise en avant. Il en est, un peu, de même pour les fotostrip néerlandais, même si on peut penser que le terme “strip” fait tout autant référence à la notion de série qu’à la bande dessinée. 

Une étrange incongruité réside dans le fait que dans certaines langues, les romans-photos sont également appelés fumetti (en anglais, en vietnamien, en hébreu et en ukrainien notamment). Il semble difficile de savoir comment ce terme, qui en Italie définit la bande dessinée mais pas le roman-photo, a pu se transformer au cours des échanges et des traductions. 

On pourrait penser que l’usage de différents vocables marque la faiblesse d’un domaine qui n’arrive pas à se nommer. La pratique du roman-photo est si faible que l’on n’a pas réussi à faire consensus sur un terme unique. Tout comme en français, le terme photo roman (ou photo-roman) a pu être utilisé même s’il n’a pas perduré dans les usages actuels.  

Cependant, cela met également en lumière le fait que le roman-photo est encore une discipline en construction qui, bien souvent, ne dispose pas des institutions qui favoriseraient la prise de conscience de l’existence du medium et de sa pratique : pas de reconnaissance institutionnelle, pas de subvention, pas d’archive, peu de lecture gratuite, une faible historiographie, peu de moyens… 

4 - Les lecteurs et lectrices oubliés

Une approche polyglotte permet de découvrir deux lectorats souvent invisibilisés du roman-photo mais pourtant à l’origine de certains succès d’édition. 

Les hommes 

Il est souvent dit que certains hommes auraient lu des romans-photos par proximité. Une proche (souvent un membre de la famille) aurait laissé accessible une revue, et certains hommes l’auraient parcouru par plaisir, par curiosité ou dans le but de mieux comprendre la gent féminine. 

Cependant, il semble avéré qu’un certain nombre de roman-photo ont très clairement été créés et vendus à destination d’un public masculin. Les couvertures ne laissent aucun doute, quant au contenu et à la cible de ces ouvrages. On y voit des femmes (a minima peu vêtues) en détresse, ou lascives. Les hommes, quant à eux, sont souvent armés, dominant ou séducteur. On retrouve fréquemment la couleur jaune, permettant d’associer très rapidement ces ouvrages aux couvertures de Satanik (la plus célèbre représentation de ce genre) mais aussi au style cinématographique du Giallo (jaune en Italien).

Tout comme les couvertures noires de l’édition Série noire en France, le terme giallo renvoie aux couvertures des romans policiers des années 20. Le jaune peut aussi se référer au journalisme jaune producteur de contenus sensationnalistes et tape à l’œil. 

Créé en Italie, Satanik (Killing en version original) serait inspiré du Fantomas de Marcel Allain. Parangon italien de ce genre de production, il a, notamment, été vendu en France, en Belgique, en Allemagne, au Brésil, en Colombie, en Allemagne et au Venezuela. En Turquie, le succès fut tel que plus d’une douzaine d’adaptations cinématographiques non-officielles furent produites. Le succès fut également au rendez-vous en Argentine et les éditeurs, à cours d’épisodes, décidèrent de produire de nouveaux romans-photos jusque dans les années 1980 (le personnage principal portant un costume intégral, il n’est pas difficile de le faire incarner par différents acteurs). Il existe également une version BD qui élargit l’univers de l’œuvre. 

Comme pour les romances, ces ouvrages proposent de nombreuses itérations d’une même formule : sexe ou érotisme et action. Ces créations d’exploitation singent des genres très balisés (dans le cinéma notamment) tels que le récit d’aventure, l’espionnage, les récits de gangster, les policiers, les thrillers… Ils peuvent aussi parfois prendre la forme de ciné-roman. Les revues sont généralement composées d’une ou plusieurs histoires, accompagnées de courts textes, de rubriques diverses ou de photos de jeunes femmes dénudées (parfois accompagnées d’un texte biographique que l’on peut supposer un peu romancé). Le collectionneur espagnol Jesus Montero Garcia disposerait de 200 magazines français de ce type, 100 espagnols, 200 italiens, 300 sud-africains et près de 1000 mexicains. 

En France, cette production s’est développée entre le milieu des années 60 et le début des années 70. Le recensement d’un autre collectionneur féru a permis de découvrir plus de 50 séries différentes aux titres évocateurs tels que : James Bix, Hold up, Le fils de Satan, Fatalik, Razzia, Ravages ou Wampir. Les séries semblent être majoritairement des traductions de productions italiennes.

En France, la multiplicité des magazines pourrait faire penser que le genre a rencontré un certain succès. Cependant, beaucoup de ces séries, Satanik en premier lieu, ont été interdites par la commission de surveillance et de contrôle du ministère de la justice. Certains éditeurs ont essayé de contourner la censure en recyclant leurs histoires dans de nouvelles séries et il fut sans doute difficile pour le lecteur de suivre le fil des publications (certaines séries ont deux tomes 1, d’autres ne sont pas numérotées…). La censure a peut-être empêchée, ou rendue difficile, la fidélisation dun lectorat. 

Les adolescentes et adolescents 

Un autre phénomène quelque peu oublié dans l’appréhension du roman-photo est la création de série à destination d’un public adolescent. Dans ce cadre, on a pu voir émerger de nombreuses revues, majoritairement à destination des jeunes filles dans les années 1980, 1990 et 2000. 

Le roman-photo n’est pas forcément un outil d’appel, mais il semble être un élément nécessaire et constitutif de la revue.   

Ces magazines sont présents et forts de certains succès dans beaucoup d’airs linguistiques : allemandes, anglaises, françaises, russes, tchèques, slovaques, espagnoles… Les noms de ces revues changent (Bravo ou Rocky, en Allemagne ou en République Tchèque ; Cool, Burda, Revesnik, All stars, Liza, Liza girl en Russie ; Girls ou Jeune et jolie en France.), mais les rubriques restent identiques : actualité people, posters de stars, courrier des lecteurs… 

Les romans-photos abordent les questionnements du public adolescent : la consommation de drogue ou d’alcool, la sexualité, la vie de couple, les relations sociales… Ces publications, plutôt discrètes, ont disparu au début des années 2000 avec la massification des pratiques numériques.  

En bref 

Il est permis de penser que lorsqu’il est lié à la presse, le roman-photo apparait comme un étonnant surgissement et disparait bien vite, concurrencé par une nouvelle technologie (comme ce fut le cas pour les romans-photos à destination des femmes). Cependant, cette réflexion sur ces lectorats oubliés permet de mieux comprendre l’envergure du roman-photo de presse qui a rencontré plusieurs publics sur une période de 60 ans. Elle éclaire aussi les aspirations des lecteurs et lectrices de ces revues. Le roman-photo semble très souvent nourrir des désirs de fictionnalisation qui jouxte un ancrage dans la réalité (par le biais des courrier des lecteurs, de conseils ou de rubriques pratiques). Le roman-photo incarne alors un commun fictionnel permettant au lecteur d’éprouver sa subjectivité. 

5 – roman-photo et vidéos une nouvelle façon de lire ?

Une recherche sur YouTube a permis de découvrir quelque chose de pas banal : des romans-photos en vidéo. Cette pratique n’a, à la connaissance de la rédactrice, jamais été décrite ou analysée spécifiquement. Les auteurs de ces vidéos se réclament clairement du roman-photo et c’est bien cette autodiagnostique qui a permis d’effectuer un premier regroupement.  

Ces œuvres explorent des esthétiques et des dispositifs très variés : différence de format, de moyens, couleur ou noir et blanc… Certains sont mués, d’autres utilisent une voix off, certains se jouent des codes du roman-photo, là où d’autres investissent des esthétiques nouvelles. Tous ont pour point commun l’usage d’une image fixe qui se détache de la stop motion (cinéma d’animation en image par image). 

En néerlandais, on peut penser à l’adaptation à la télévision du roman-photo Mannetje & Mannetje (que l’on pourrait traduire par Male & Male). Même si cette création est plutôt considérée comme appartenant au domaine de l’animation, l’emploi de la photographie permet de considérer cette œuvre totalement originale comme faisant le pont entre image animée et roman-photo. 

Le petit nombre de ces créations (une quarantaine et demi) invite à la prudence quant à leur analyse et il est sans doute un peu trop tôt pour s’engager dans de grandes réflexions. II serait bien difficile de trouver l’origine de ces créations, cependant La jetée de Chris Marker en 1963 a pu être un moment marquant de cette pratique. Ce film expérimental est présenté comme un « photo-roman » dans son générique. L’œuvre, qui est extrêmement connue et reconnue par la critique, a permis d’envisager un lien possible entre le roman-photo et le cinéma. Elle est considérée comme référence par beaucoup d’artistes : Terry Gilliam (qui a lui-même pratiqué le roman-photo), Dario Argento, Wim Wenders, Joseph Losey, David Bowie… 

Cet usage cinématographique du roman-photo pousse à explorer les rapports entre le roman-photo et le septième art. On peut tout d’abord faire le rapprochement entre le mode de production des deux domaines. En effet tous deux nécessitent la convocation d’acteurs, d’une équipe technique, la création de décors… Ces deux domaines invitent à mener une réflexion sur le cadrage, la lumière ou l’interprétation. Mais par-delà ces aspects techniques, les origines du roman-photo populaire doivent beaucoup au cinéma.  

Certains estiment que c’est la publication de Grand Hotel en 1946 qui inaugure la période de succès du roman-photo. Sur sa couverture on voit un couple semblant se rendre à une séance de cinéma devant une affiche du film Grand Hotel. Ce film de 1932 raconte sous une forme mélodramatique les destins croisés de plusieurs personnages résidants au Grand hôtel de Berlin.  

On peut également penser à la porosité qu’il y a pu avoir entre les acteurs et actrices de cinéma et de roman-photo. En effet, certains comédiens, notamment italiens passaient des studios de roman-photo au studio de cinéma. Le paroxysme de ces liens avec le septième art se trouve peut-être dans le domaine que nous allons étudier dans l’anecdote suivante : le ciné-roman. 

6 – États-Unis et Japon, le ciné-roman ne meurt jamais

Le ciné-roman que Jan Baetens définit comme du “cinéma sur papier“ se développe dans les années 1950. Publié dans les revues, des images issues de films sont découpés, mises en page et accompagnées du texte ou des dialogues de l’œuvre mère. Si cette pratique s’essouffle dans les aires latines plus ou moins vers 1965, il en est autrement dans d’autres aires linguistiques.  

La pratique anglosaxonne du ciné-roman s’est développée sur un temps plus long. On peut noter que les cinés-romans ne sont pas distribués dans des revues mais sous une forme livresque. Sur la page anglophone de Wikipédia, une liste non-exhaustive décompte 29 ouvrages adaptés de films et 17 adaptés de séries. Beaucoup ont été générés par-delà les années 1970. Pour les plus étonnants, on peut citer Rocky 1 et (1979), Alien (1979), Le projet Blair Witch (2000), La Petite Boutique des horreurs (1986), Charlie et ses drôles de dames (2000)

On peut aussi penser à ces créations qui utilisent des jouets ou des figurines pour réinvestir (et parfois mélanger) des univers issus du cinéma. Sans que ces pratiques soient massives, elles continuent à perdurer au fil des ans.    

Un usage bien plus conséquent se retrouve dans l’aire nippone. Au Japon, l’adaptation de films (principalement des animes) est une pratique très importante et la liste Wikipédia regroupant ces œuvres contient plusieurs centaines d’entrées. Cependant, cette pratique interroge quant à son rapport au roman-photo. En effet, la plupart des œuvres adaptées sont issues du cinéma d’animation de sorte que l’on peut se demander si ces œuvres ne sont pas plus à penser comme une forme particulière de manga. Il faut tout de même savoir que toutes les iconographies sont issues des films sources (eux-mêmes parfois issus de manga. Il y a donc un étrange trajet qui est : manga – animation – ciné-roman.) Ces œuvres ne sont pas dessinées, elles sont le fruit de la mise en page de captures d’écran. En outre il semblerait qu’au japon, cette pratique soit bien différenciée de celle du manga, les deux répondant à des appellations dissemblables.  

フィルムコミック 

Ce qu’on pourrait traduire par ciné-bande-dessinée. 

マンガ 

Manga 

On peut aussi ajouter que cette pratique englobe aussi des films en prise de vue réelle adaptés également en roman-photo. 

Ces cinés-romans sont parfaitement ancrés dans la culture populaire. En exemple, le très célèbre studio d’animation Ghibli a dédié une page répertoriant toutes ses créations adaptées. Le Garçon et le héron, dernier film d’Hayao Miyazaki, est d’ores et déjà sur papier.   

Un autre fameux exemple est l’adaptation du film Avatar : Le dernier maître de l’air qui s’est vendu à plus de 500 000 exemplaires. Des succès similaires, se retrouvent pour des ouvrages comme Totaly Spies, Bob l’éponge ou Doraemon. Pour la maison d’édition Tokyopop Cine-Manga, ces ouvrages font partis de leurs best-sellers. Aux Etats-Unis, la firme Walt Disney a développé la série Cinestory Comic pour également adapter ses films. 

Pour l’avenir de cette pratique, il intéressant de se pencher sur les travaux dune équipe chinoise de chercheurs (composée de Xin Yang, Zongliang Ma, Letian Yu, Ying Cao, Baocai Yin, Xiaopeng Wei, Qiang Zhang, Rynson W.H. Lau) de l’Institut des sciences et de technologie de Dalian. Ces membres travaillent à la création d’un dispositif permettant de générer automatiquement des œuvres séquentielles issues de film. Le projet se nomme ainsi : Automatic Comic Generation with Stylistic Multi-page Layouts and Emotion-driven Text Balloon Generation. 

Le logiciel a pour but d’extraire les dialogues et de les transformer en sous-titre. Il extrait également des images clefs et analyse les mouvements labiaux. Un travail sur les phylactères et la mise en page est également effectué en fonction du jeu des interprètes, de leurs émotions…  

Il est possible d’imaginer que l’intégration de plus en plus grande de l’intelligence artificielle permettra très prochainement de créer ce type d’œuvre en quelques clics. Cependant, cette technique semble être toujours en développement. Par-delà les questions éditoriales et créatives que cela peut poser, on peut réfléchir au changement de paradigme que ça peut créer dans la création de romans-photos. Cette technologie offre la possibilité de générer des romans-photos originaux à partir de vidéos. Une nouvelle façon, peut-être, de créer des romans-photos.  

7 - Les continents inconnus : les pratiques amateures

Difficile de séparer ces deux continents inconnus que sont les pratiques amateurs et les romans photos de médiation car ils souffrent des mêmes constats, une pratique dans la majorité des aires linguistiques explorées, une quasi impossibilité de définir le début d’un corpus, une absence de connaissance et de reconnaissance. 

Il est très ardu de connaître les pratiques amateures du roman-photo. Pourtant, il est évident qu’actuellement ces pratiques sont majoritaires puisque peu de personnes vivent du roman-photo. “les professionnels” du roman-photo sont plutôt l’exception que la règle. 

Aujourd’hui, on retrouve des œuvres plutôt courtes partagées majoritairement sur Internet qui vont investir la création ou le détournement de roman-photo ou d’iconographies existantes. Face aux coûts que représentent la création de roman-photo, les auteurs et autrices rusent et utilisent parfois des objets ou des jouets, dans le but de remplacer les acteurs et les actrices.   

Extrait du roman-photo russe "Créateur"

Extrait de « Творец » que l’on peut traduire du russe par  : « Créateur »

On peut difficilement repérer un genre majoritaire, mais le roman-photo de romance n’est pas particulièrement présent, voire même absent ou parodié, détourné. Malgré tous les manques dont la discipline souffre, il est notable de retrouver ces créations partout, montrant un désir réel et la contemporanéité du médium.

8 – Les continents inconnus : le roman-photo comme outil de médiation

Le roman-photo a pu être utilisé par différentes instances pour communiquer dans des campagnes de sensibilisation sur différents sujets. En effet, l’outil a de vraies qualités de médiation, comme l’écrit Frédérique Deschamps dans l’ouvrage produit par le MUCEM : 

“On peut légitimement penser que le roman-photo a contribué à l’alphabétisation dans les années d’après-guerre, notamment en Italie où l’unité du pays autour d’une même langue était encore loin d’être achevée. Dans les années 1960, la sociologue Evelyne Sullerot avait mené une brève enquête sous la forme de test auprès de deux groupes d’ouvrières. Au premier, elle donne à lire deux pages d’un “photoroman”, au deuxième, deux pages dactylographiées racontant exactement la même histoire. “Non seulement le photoroman fut lu, sans exception, de deux à cinq fois plus vite que le texte dactylographié, mais encore la mémorisation était bien meilleure.”  

Cette qualité pédagogique a été mise en valeur dans de nombreuses cultures, on la retrouve sur les pages en langue anglaise, basque, indonésienne, russe, ukrainienne et vietnamienne. 

N’étant pas produit dans le cadre d’un système éditorial, il est difficile de faire un état des lieux des productions de vulgarisation ou de médiation. On peut légitimement penser que l’entrelacement entre le texte et l’image permet une lecture rapide. La photographie peut combler ce qui ne serait pas compris lors de la lecture. L’usage de la photographie offre la possibilité d’une incarnation forte des personnages, de l’environnement et des enjeux présentés. Le format permet aussi de donner, à la fin de l’ouvrage, les informations nécessaires permettant d’approfondir les connaissances ou de contacter des instances d’aide. 

Il est à noter que la confection d’un roman-photo peut également avoir des vertus pédagogiques. Le recours à l’image peut favoriser la rédaction pour des personnes éloignées de l’écriture. En outre, le rapport texte/photographie, présent dans de nombreuses sphères de la communication (publicité, réseaux sociaux…) permet une facile appréhension d’un médium pas si étranger.  

Même s’il est plus que difficile de faire l’état des lieux de cette pratique, on peut tout même présenter quelques initiatives qui ont utilisé le roman-photo comme outil de médiation.  

The Brick Bible – la bible en 1001 briques 

The Brick Bible est un projet créé par l’autrice Elbe Spurling, initialement sur Internet. L’autrice a eu pour objectif d’illustrer les textes de la bible avec des briques de la marque Légo. Ces premières expérimentations ont donné lieu à un ouvrage qui contient plus de 4 500 photographies qui retracent plus de 400 histoires issues du livre saint. Comme l’écrit son autrice : « L’objectif de The Brick Testament [autre nom du même projet] est de donner aux gens une connaissance accrue du contenu de la Bible, d’une manière amusante et convaincante tout en restant fidèle au texte des Écritures. » 

Cet ouvrage a reçu un fort succès, ainsi le site Internet a engrangé plusieurs millions de visites. Le livre a eu le droit a plusieurs rééditions, de nombreux articles lui sont dédiés notamment dans le célèbre magazine Rolling stone. On peut noter l’existence d’une version en français. 

Roman-photo la peur d'Awa.

La lutte contre le SIDA 

Dans le courant des années 2000, l’institut national de prévention et d’éducation pour la santé (l’INPES) utilise le roman-photo dans le cadre de sa campagne contre le SIDA et les infections sexuellement transmissibles. 

Ces productions, dotées des moyens importants, proposent des brochures de qualité, avec différents scénarii, à destination de différents publics. Il est possible d’en consulter certains dans les archives du MUCEM.  

En 2023, Santé publique France, continue d’utiliser le roman-photo pour communiquer sur les traitements du VIH. 

Lutter contre la drogue 

L’article Using Fiction in a Real Fight Against Drugs montre comment l’usage du roman-photo a permis avec succès « de faire passer un message à une population qui a un très faible niveau d’alphabétisation et qui est vraiment isolée. »  

Dans l’espoir de sensibiliser les travailleurs immigrants au danger du commerce de la méthamphétamine, les autorités de la ville de Merced, en Californie, ont créé un roman-photo nommé No Vale La Pena (Ça n’en vaut pas la peine). 

Après l’écoulement rapide d’une première édition de 15 000 exemplaires, le livre fut réédité et proposé dans différents commerces. Un financement fédéral de 100 000 dollars a permis de produire un film adapté de ce roman-photo. Le film a été projeté dans des écoles, lors de conventions médicales, dans des théâtres et ceux dans plusieurs états des Etats-Unis.  

Cet exemple montre bien le succès que peut rencontrer le roman-photo lorsqu’il est utilisé pour ses vertus pédagogiques voire même l’appétit des lecteurs et lectrices pour de ce type de productions. Le roman-photo a la faculté de pouvoir aborder des sujets de fond en étant accessible à un large public. 

9 - Roman-photo et communisme

La très grande faiblesse des informations glanées sur le roman-photo dans les pays issus du bloc de l’est force à s’interroger sur la présence ou non du roman-photo dans ces pays. Nous n’avons trouvé aucune trace d’ouvrage en ukrainien ou en lituanien ; quelques revues adolescentes traduites en tchèque ; quelques revues adolescentes (parfois traduites) et un ouvrage en russe, (Mes sept moi, d’Elena Dobrovolskaya et Serguei Kapranov, ouvrage sur la jeunesse des années 1990). Bien que l’absence de preuve ne soit pas preuve d’absence, on peut tout de même s’autoriser à explorer quelques hypothèses sur ce qui pourrait apparaître au premier regard comme une culture imperméable au médium photo-romanesque.  

Photographie communiste 

Comme on peut le lire dans cet article, le rapport à la photographie dans certains pays communistes est particulier. La photographie, outil de propagande important représente à la fois un atout majeur pour communiquer et mettre en valeur les réussites tout en étant considérée comme l’instrument d’une possible subversion. Si en Albanie, la photographie en tant que pratique artistique (et amateure) n’existe quasiment pas jusqu’en 1991, dans d’autres pays elle est plutôt soumise à un contrôle important et une censure active. En témoigne ces tristement célèbres représentations où les anciens collaborateurs de Joseph Staline disparaissent au cours du temps et des purges.  

Un esprit facétieux pourrait penser qu’en inversant l’ordre des photos on nous raconte l’histoire de Joseph Staline qui se fait des copains. Cependant, l’autrice de cet article n’est pas facétieuse et ne s’autoriserait pas un tel jeu avec l’histoire. 

Ce corsetage ainsi que cet usage communicationnel fort de la photographie n’ont peut-être pas favorisé des expérimentations qui iraient dans le sens du roman-photo. 

Le réalisme socialiste 

Le réalisme socialiste est une doctrine artistique imposée aux artistes russes à partir de l’année 1932. 

 « Le réalisme socialiste exige des artistes une représentation de la réalité dans son développement révolutionnaire, combinée à un message visant à éduquer les travailleurs dans l’esprit du communisme. 

Les artistes sont appelés à se concentrer sur des événements et des personnages réels, animés par le souffle de la révolution, pour produire un art optimiste et conforme à la ligne du Parti. Il s’agit non pas de montrer la réalité telle qu’elle est, mais d’exalter ce qui, en elle, préfigure un avenir nécessairement radieux. Le chef visionnaire, les jeunes pionniers du Komsomol, les ouvriers de choc et les fiers soldats de l’Armée rouge deviennent autant de figures archétypales d’un art de propagande qui promet des lendemains qui chantent. 

Lisibilité immédiate, prééminence du contenu sur la forme, récurrence des sujets héroïques : sous la férule d’Andreï Jdanov, cette orthodoxie régente la vie artistique jusqu’à la mort de Staline. » 

Qu’est-ce que le réalisme socialiste 

Les anciennes méthodes académiques sont réintroduites et les œuvres abstraites, comme les travaux de Malevitch, sont condamnées. En photographie, le courant dit picturaliste est interdit. Ce courant qui utilise la photographie pour reproduire la peinture et le graphisme est considéré comme nuisible. Certains artistes sont arrêtés (pour des motifs tels que « diffusion de pornographie »), d’autres sont empêchés d’exposer ou de partager leurs travaux. Les photographes naviguent entre leur appétit créatif et la censure. 

On peut penser que le roman-photo et ces qualités de médiation et de travestissement du réel auraient été un formidable outil pour porter la propagande du parti. Cependant, il semble qu’il n’en a pas été ainsi. Peut-être que son caractère encore “jeune” et lié au monde occidental n’a pas favoriser son développement. 

La presse 

Comme nous l’avons précédemment vu, le roman-photo est très lié à la publication de revues. Or, dans les dictatures communistes, cet outil de communication majeur est contrôlé par l’état.  

Il serait bien difficile de faire ici la liste des organes de censure en Union Soviétique, ainsi que d’éclairer leurs modes fonctionnement (cela nécessiterait un article en soit). Cependant, on peut lister quelques pratiques éclairantes : 

  • Le contrôle des maisons d’édition (la possibilité, ou non, d’ouvrir une maison d’édition et le choix des dirigeants), 
  • Le contrôle des ouvrages importés et exportés, 
  • Le contrôle des ouvrages avant et après leur publication, 
  • L’autorisation et l’interdiction de la publication de livres et de revues, 
  • L’inventaire des œuvres jugées comme politiquement nuisibles. 

À l’aune de toutes ces entraves, on comprend que le développement du roman-photo en URSS n’a pas été chose aisée. Cependant, on peut penser que cette absence représentait bien un manque. Ainsi pouvait-on lire dans l’article du journal en ligne Reflex, Il y a 60 ans, le premier numéro de la légendaire revue Bravo était publié : 

« Durant la période communiste, lorsque quelqu’un apportait un exemplaire du magazine Bravo de Yougoslavie, de Hongrie (et pour les plus « chanceux » d’Allemagne de l’Ouest), il était considéré comme un demi-Dieu par ses pairs ou ses camarades de classe. Le magazine légendaire, avec lequel des générations d’européens ont grandi, a littéralement provoqué une révolution en son temps. »  

10 - Découvrir cinq romans-photos en langues étrangères

11 - Sources

Allemand
https://web.archive.org/web/20110101171931/http://weberberg.de/gespraech/dbmc.html
https://bravo-archiv.de/auswahl.php?link=aufkl90-3.php
https://de.wikipedia.org/wiki/Bravo_(deutsche_Zeitschrift)
https://de.wikipedia.org/wiki/Fotoroman
https://de.wikipedia.org/wiki/Titanic_(Magazin)
https://www.titanic-magazin.de/newsticker/kategorie/heftinhalte/seite/37/?tx_ttnews%5Btt_news%5D=8028&cHash=6ed30d8feb6d28e034e8a554a454f3b3
https://www.titanic-magazin.de/fotostrecken/fotoroman-piraten/?no_cache=1
https://www.titanic-magazin.de/fotostrecken/die-hoelle-der-arbeitenden-toten/
https://www.facebook.com/media/set/?set=a.134502100034&type=3&_rdr
https://de.wikipedia.org/wiki/Clari_%28Oper%29
https://de.wikipedia.org/wiki/Andrés_García_%28Schauspieler%29
https://de.wikipedia.org/wiki/Massimo_Ciavarro
https://teachsam.de/arb/fotografieren/fotopraxis/fotostory/arb_fotostory_1.htm

Anglais
https://en.wikipedia.org/wiki/The_Brick_Bible#cite_note-11
https://gonzai.com/help-aux-racines-bd-underground/
https://web.archive.org/web/20220326192411/https://www.nytimes.com/2006/11/24/us/24methbook.html?_r=1
https://www.coolfrenchcomics.com/satanik.htm
https://happenstance.thecomicseries.com/comics/3/
https://www.asofterworld.com/archive.php
https://thebrickbible.com/legacy/faq/index.html
https://archive.org/details/AlienLovesPredator/mode/2up
https://www.encyclopedia.com/social-sciences/encyclopedias-almanacs-transcripts-and-maps/fotonovelas
https://www.sukybest.com/photo-love-vol-1/
https://www.startrek.com/en-un/news/idws-latest-john-byrne-photonovel-made-out-of-mudd-out-dec-10
https://www.coolfrenchcomics.com/satanik.htm

Basque
https://eu.wikipedia.org/wiki/Fotoeleberri
https://www.eitb.eus/eu/albisteak/gizartea/osoa/990335/emakume-etorkinen-kontrako-erasoak–fotoeleberria-kontzientziatzeko/
https://www.euskadi.eus/gobierno-vasco/contenidos/noticia/2012_noticiasrevista86/eu_noti12/noti12.html

Catalan
https://ca.wikipedia.org/wiki/Fotonovel·la
https://ca.wikipedia.org/wiki/Oriflama_(revista)
https://www.tebeosfera.com/documentos/una_fotonovela_con_nuria_espert_enric_sio_y_emili_teixidor.html
https://imatgexpressions.blogspot.com/2012/09/fotonovela.html
https://elcomicencatala.blogspot.com/2011/11/fotonovella-amb-nuria-espert-enric-sio.html

Espagnole
https://killingfans.foroactivo.com/search?search_keywords=lingua
https://es.wikipedia.org/wiki/Fotonovela

Français
https://fr.wikipedia.org/wiki/Roman-photo
https://www.transatlantic-cultures.org/fr/catalog/le-roman-photo-un-genre-latin
https://www.interferenceslitteraires.be/index.php/illi/article/view/1021/871
https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/sante-sexuelle/documents/brochure/les-peurs-d-awa

Galicien
https://gl.wikipedia.org/wiki/Fotonovela
https://academia.gal/dicionario/-/termo/fotonovela

Hébreu
https://he.wikipedia.org/wiki/קומיקס_מצולם
https://journal.bezalel.ac.il/he/protocol/article/3099
https://www.ad.co.il/ad/12987395

Indonésien
https://id.wikipedia.org/wiki/Fotonovela
https://ejurnal.uij.ac.id/index.php/BIO/article/view/1053
https://journal.unj.ac.id/unj/index.php/prosidingsnf/article/view/4804
https://odazzander.blogspot.com/2011/10/fotonovela-model-flash-card.html

Japonais
https://dora-world.com/contents/1661
https://www.nagihiromi.com/exhibitions/個展-写真小説/
https://dc.watch.impress.co.jp/docs/column/Shashinwomeguru/1403348.html
https://dc.watch.impress.co.jp/docs/column/Shashinwomeguru/1403348.html
https://gigazine.net/news/20210320-automatic-movie-to-comic/
https://ja.wikipedia.org/wiki/フィルムコミック

Lituanien
https://lt.wikipedia.org/wiki/Fotokomiksas

Néerlandais
https://nl.wikipedia.org/wiki/Fotostrip
https://nl.wikipedia.org/wiki/De_hete_Urbanus
https://nl.wikipedia.org/wiki/3hoog
https://nl.wikipedia.org/wiki/Ype_Driessen
https://www.youtube.com/watch?v=Y6XEnx62uUE
https://nl.wikipedia.org/wiki/Mannetje_%26_Mannetje
https://nl.wikipedia.org/wiki/Het_Parool#
https://nl.wikipedia.org/wiki/Onze_Taal
https://nl.wikipedia.org/wiki/New_Scientist
https://nl.wikipedia.org/wiki/Eppo_(tijdschrift)
https://nl.wikipedia.org/wiki/Skepter
https://nl.wikipedia.org/wiki/Schokkend_Nieuws
https://nl.wikipedia.org/wiki/Gay_%26_Night

Polonais
https://pl.wikipedia.org/wiki/Fotonowela

Portugais
https://pt.wikipedia.org/wiki/Fotonovela

Russe
https://ru.wikipedia.org/wiki/Фотокомикс
https://pikabu.ru/story/fotokomiks_k_8mu_martu_5761804
https://gazetargub.ru/?p=9117
http://www.furfur.me/furfur/culture/culture/171881-killing-foto-komiksy
https://barnaul.press/news/antiterroristicheskiy-fotokomiks-sozdali-barnaulskie-studenty-.html
https://www.drive2.ru/l/471935680482640737/
https://www.grandpalais.fr/fr/article/quest-ce-que-le-realisme-socialiste
https://journals.openedition.org/perspective/4280
https://fr.rbth.com/longreads/photographes%20sovietiques/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Réalisme_socialiste#Évolution_historique_du_réalisme_socialiste
https://fr.wikipedia.org/wiki/Censure_des_images_en_Union_soviétique
https://ru.wikipedia.org/wiki/Главное_управление_по_делам_литературы_и_издательств#Деятельность
https://acomics.ru/~Photo-comics-medniyvsadnik1/1

Suédois
https://sv.wikipedia.org/wiki/Fotoserie
https://sv.wikipedia.org/wiki/HJäLP!
https://sv.wikipedia.org/wiki/Private_(tidning)
https://seriewikin.serieframjandet.se/index.php/Fotoserier

Tchèque
https://cs.wikipedia.org/wiki/Fotokomiks
https://www.reflex.cz/clanek/kultura/74376/pred-60-lety-vyslo-prvni-cislo-legendarniho-casopisu-bravo.html
https://magazin.aktualne.cz/casopis-bravo-po-24-letech-v-cesku-konci-proslavila-ho-sexua/r~416fa1baa25511e5897e002590604f2e/
https://cs.wikipedia.org/wiki/Bravo
https://www.novinky.cz/clanek/koktejl-casopis-pro-mlade-bravo-slavi-padesatiny-40126934
https://www.databazeknih.cz/knihy/stinadelska-trilogie-komiks-zahada-hlavolamu-fotokomiks-114299
https://magazin.cz/hudba-a-film/11483-fotoromany-zazivaji-renesanci-ve-francii-jich-rocne-vychazeji-desitky
https://farmaunit.webnode.cz/fotoromany/#p1020051-jpg
https://farmaunit.webnode.cz/fotoromany/#p1010959-jpg

Ukrainien
http://www.gamer.ru/everything/fotokomiks-mangamatritsa

Vietnamien
https://vi.wikipedia.org/wiki/Truyện_ảnh